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L’ouverture atlantique (XVe-XVIe siècles)

6 Mars 2020 , Rédigé par GUEDON Jean - Jacques Publié dans #Cours Seconde

L’ouverture atlantique (XVe-XVIe siècles)

L’ouverture atlantique (XVe-XVIe siècles)

 

La deuxième moitié du XVe s. représente une transformation majeure dans l'histoire du monde. Le contournement de l’Afrique et la découverte de l'Amérique ouvrent aux Européens de nouveaux horizons. Ces « Grandes découvertes », qui mettent l’Europe en relation avec d’autres civilisations, ont un impact sur la façon dont les Européens voient le monde et bouleversent le destin des populations rencontrées.  

Comment les Grandes découvertes contribuent-elles à élargir les horizons géographiques et culturels des Européens ? Pourquoi peut-on parler de première mondialisation pour qualifier l’intensification des flux entre l’Amérique, l’Europe, l’Afrique et l’Asie ? 

I] Les Européens à la découverte du monde

A – Le basculement de la Méditerranée vers l’Atlantique

La situation géopolitique et géoéconomique change en Europe dans la deuxième moitié d XVe s. :

Essor économique et démographique en Europe, après les crises du XIVe s. (guerres, peste) ; 

Affirmation d’Etats puissants en Europe occidentale, notamment dans les péninsules ibérique (Espagne et Portugal) et italienne. 

Empire turc ottoman en expansion en Méditerranée orientale. L’insécurité règne en Méditerranée. 

= Recherche de nouvelles routes commerciales 

B – le temps des explorations 

- progrès de la navigation maritime 

Les progrès majeurs portent sur les embarcations. Les innovations de l’époque sont utilisées sur un même navire, plus léger, capable d’approcher les côtes et de remonter le vent : la caravelle (navire d’origine portugaise).  D’abord l’assemblage des planches de la coque change, puis la combinaison sur un navire à deux ou trois mâts des voiles carrées et de voiles latines qui permettent de mieux naviguer contre le vent. Enfin, la généralisation du gouvernail d’étambot qui, par un système d’engrenage, permet de piloter l’embarcation sur le pont supérieur. La caravelle et la caraque (= nef ou galion), différenciables par leur forme et leur taille sont les deux types de navires utilisés pour traverser les océans.

Mais, les Européens ne disposaient pas de moyens permettant de se repérer avec certitude sur mer.  Ils mettent l’aiguille de la boussole sur un pivot pour son usage sur un bateau. Ils apprennent à calculer la latitude (c'est à dire la position au nord ou sud par rapport à l'équateur), en mesurant la hauteur des étoiles par rapport à l'horizon avec des instruments spécifiques : l’arbalestrille, le quadrant. Ils parviennent à estimer la vitesse du bateau en lâchant une buchette dans l’eau et en comptant le nombre des nœuds d’une corde qui défilent durant une durée donnée par un sablier. Toutefois, toutes ces mesures sont approximatives. Surtout, ils ne sont pas capables de connaitre précisément leur position en longitude car les navigateurs n’ont pas de garde-temps (chronomètre) qui leur permettrait de connaitre l’heure de leur point de départ et de comparer avec celle donnée par l’observation des astres sur leur position. 

C’est pour cela que les navigateurs doivent noter toutes les informations qui facilitent le repérage et le voyage : vents dominants, courants marins et détails côtiers. A terre, ces informations permettent de construire des cartes précises de navigation : les portulans

- Les voyages et les explorations 

Au cours des XVe et XVIe siècle, quatre puissances européennes s'engagent dans l'exploration des océans : le Portugal et l'Espagne pour commencer, puis l'Angleterre et la France. 

Vidéo et carte page 101 

- La route des Portugais : l'Asie en contournant l'Afrique.

La découverte et le contournement de l’Afrique par les Portugais au XVe s a été une entreprise longue. Les croyances et les hésitations lorsqu’il s’agit de s’éloigner des côtes ont fait que les expéditions ont été très progressives : voyages d’exploration de 1 à 2 ans le long des côtes. 

Ils ont découvert et colonisé des îles dans l’Océan atlantique depuis le début du XVe siècle : Madère, les Açores, les îles du Cap Vert où ils y développent des plantations. Pour les cultiver, ils font progressivement venir des esclaves noirs d'Afrique. Ces îles servent aussi de points d'appui aux navigateurs pour aller plus loin et chercher le passage vers l'Inde par le sud : Diaz atteint ainsi ce qu'il nomme le Cap de Bonne-Espérance. Surtout, Vasco de Gama contourne l'Afrique et atteint l'Inde en 1498.

Au XVIe s., les Portugais implantent plusieurs comptoirs en Asie du Sud et en Chine, pays où les Portugais sont arrivés pour la première fois en 1513. Surtout, à cause des routes suivies pour aller dans l’Océan indien, les Portugais découvrent et explorent le Brésil (Cabral en 1500).

- La route des Espagnols, des Anglais et des Français mettent le cap à l'Ouest : 

Carte page 101 : Conformément à la vision du monde héritée de l’Antiquité (Europe, Méditerranée et Moyen Orient bien connus ; Afrique et Asie orientale largement imaginées, Amérique ignorée) l’ItalienChristophe Colomb propose au roi d'Espagne d'atteindre l'Inde et le Japon en allant vers l’Ouest. Il s'est trompé dans ses calculs, il pensait que la distance était bien inférieure à la réalité, donc qu'il pourrait atteindre directement l’Orient. C'est pour cela qu'il n'a pas compris qu'il avait découvert un nouveau continent (1492).

- Peu après 1492, les expéditions se multiplient : dans les Caraïbes et en Amérique centrale pour les Espagnols, notamment celles d’Amerigo Vespucci

Les Italiens Cabot (Giovanni Caboto) (Giovanni da) Verrazzano explorent pour le compte du roi d'Angleterre et du roi de France le Nord du continent américain. 

Le tour du monde entamé par Magellan, et achevé par son second El Cano (1519-1522) montre que les îles aux épices (Asie du S-E) sont accessibles par l’Ouest.  En quelques décennies l'horizon des Européens s'est considérablement élargi. 

Dossier page 108-109 : Quelles sont les conditions de navigation des explorateurs qui partent à la découverte du nouveau monde ? Dégagez trois idées essentielles des documents et rédigez les paragraphes : 

Les explorateurs ignorent souvent où ils se situent. Les instruments de navigation permettent seulement de mesurer la latitude, la longitude est inconnue en pleine mer. Ils ne peuvent que supposer les distances parcourues. Les conditions du voyage dépendent beaucoup des qualités du pilote, lequel doit être un bon observateur de la mer, de la météo et des côtes. Dans l’Océan indien, les navigateurs peuvent rencontrer, lors des escales africaines, des Arabes et des Indiens connaisseurs des routes maritimes. Les explorateurs hésitent toujours à s’écarter des côtes, même si, pour profiter des courants océaniques favorables, ils sont incités à le faire.

Les conditions de navigation dépendent fortement de la météorologie. Les expéditions souffrent autant des mers calmes, comme Magellan dans l’Océan pacifique, ou des tempêtes. Dans le premier cas, les navires n’avancent pas et l’expédition est menacée par le manque de vivres. Dans le second cas, les vagues et les vents peuvent endommager gravement les navires et rendre invivables les embarcations inondées, car les marins vivent et dorment sur le pont. Certains passages océaniques, comme l’équateur, les Cap Horn et de Bonne espérance, sont souvent mouvementés.

Les marins souffrent beaucoup des conditions de voyage. Les durées des voyages sont souvent imprévisibles et les navires embarquent une quantité limitée de provisions, lesquelles sont souvent de qualité médiocre et périssables. Les navigants peuvent manquer d’eau, de nourriture. Surtout les navigateurs méconnaissent les causes des pathologies rencontrées, notamment le scorbut. De plus les manoeuvres sur le bateau sont dangereuses, les accidents fréquents et mal soignés.  

C - Les Européens modifient leur regard sur le monde

Carte page 101 et diapo. L’horizon géographique des Européens s’est considérablement élargi. Mais de nombreux espaces sont encore inconnus ou inexplorés à la fin du XVIe s. : cœurs des continents américain et africain, et régions septentrionales d’Amérique et d’Asie sont inexplorés ; l’Australie, l’Antarctique sont inconnus.

Les Européens doivent nommer et représenter les mondes nouveaux (diapo). D’abord cartographier les territoires explorés. Les mathématiques sont utilisées pour représenter l’ensemble des terres et océans sur une carte, Mercator invente un mode de projection qui est encore utilisé aujourd’hui pour construire des planisphères. Les cartes incluent les nouvelles terres ; celle de Waldseemüller, publié à Saint-Dié-des-Vosges en 1507, contient la première mention du mot « America », du prénom du navigateur Amerigo Vespucci, qui fut l’un des premiers à y voir un nouveau continent. 

Les découvertes concernent aussi des animaux et des plantes qu’il s’agit de décrire, représenter et classifier (dossier page 118-119, Q2,3 et 4). Il y a un véritable intérêt pour les plantes, animaux et objets « exotiques » en Europe, exposés dans des cabinets de curiosités. 

Enfin, la découverte de nouvelles peuplades aux modes de vie différents provoque des interrogations. Comment traiter les Indiens ?

- Un débat sur la conquête et l’exploitation des populations indigènes : la controverse de Valladolid (1550-51) Dossier pages 114-115

Pour les populations indigènes d'Amérique (« Indiens »), ces découvertes provoquent une catastrophe humaine à cause des violences subies, du travail forcé dans les mines et les plantations. Aussi, les colonisateurs s’interrogent sur les souffrances qu’ils infligent aux indigènes. Deux thèses s’opposent : 

Thèse défendue par J.-G. Sepulveda

Thèse défendue par B. de las Casas

Espagnols : = « nation humaine, riche de vertus » gouvernés par des « souverains aussi excellents » 

Espagnols : « ramassis de gens convoiteux et pillards », tels des « loups » ont cru pouvoir piller, « capturer, tuer ». 

Indiens : « hommelets » « si médiocrement humains », sans lois, peu civilisés « souillés d’autant d’impuretés (sacrifices) et d’impiétés (non chrétiens) »

« demandeur» de par leur nature la protection d’Etats civilisés pour leur accorder « morale et mode de vie digne » = acceptent leur soumission

Indiens : sont des « hommes » qui ont « des organisations politiques parfois meilleures que la nôtre ». « doux, pacifiques, dépourvus d’armes » = construction du mythe du bon sauvage

 

Deux thèses radicalement opposées. L’une qui considère les indiens comme des non-humains ignorant Dieu, qui ne peuvent être sauvés ; l’autre y voit des êtres doux, vertueux qui peuvent être éduqués dans la connaissance de Dieu pour en faire des humains égaux aux Européens. 

La thèse de B. de las Casas s’impose, l’interdiction de l’esclavage des populations amérindiennesest confirmée.  Mais comme celles-ci ont fortement décliné avec les maltraitances et les maladies introduites involontairement par les colonisateurs, les Européens organisent la déportation d’esclaves africains.

 

II) Une première mondialisation sous l’impulsion des puissances coloniales européennes

En Amérique, après la période d’exploration, les Européens se lancent dans une phase d’expansion coloniale visant à conquérir, exploiter et administrer des territoires : les colonies. En Afrique et en Asie, c’est surtout une expansion commerciale, avec l’établissement de comptoirs pour échanger des marchandises et des esclaves. 

Carte. Les Européens rencontrent des royaumes et des sociétés urbanisées partout dans le monde. Au XVIe s., l’expansion européenne revêt différentes formes : conquêtes et violence contre les empires et tribus américains (aztèque et inca) ; traités avec les rois africains et asiatiques. Partout, les Européens tentent avec plus ou moins de succès de répandre la religion chrétienne en convertissant les populations : c’est l’évangélisation

L’expansion européenne rencontre des résistances. L’empire chinois et le royaume du Japon se ferment progressivement aux Européens.

- Une première mondialisation : croquis de synthèse

Regarder la vidéo, la carte page 105 et les documents 3 page 110, 2-3 page 112

 Lire attentivement le cours pages 106-107 

 

Légende et croquis : cf plus bas

 

Bilan. Les Européens dominent les océans et les mers au XVIe s., les Portugais et les Espagnols surtout. Les Turcs sont battus par une flotte européenne en Méditerranée (bataille de Lépante), les Portugais prennent la place des marchands arabes dans l’Océan indien et la Chine se replie sur ses possessions continentales laissant les Espagnols et les Portugais maitres des mers et océans en Asie orientale. 

Mais, à la fin du XVIe s., la domination des puissances ibériques est contestée par les Français, les Anglais et les Hollandais. 

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A
menacée par le manque de vivres. Dans le second cas, les vagues et les vents peuvent endommager
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C
Mer - la fusion de la beauté paradisiaque et du pouvoir infernal