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La Méditerranée médiévale : espace d’échanges et de conflits à la croisée de trois civilisations.  Un récit pour les experts

5 Décembre 2019 , Rédigé par GUEDON Jean - Jacques Publié dans #Récit pour les experts 2de

 

 

Au Moyen-Age, autour de la Méditerranée, trois civilisations se rencontrent : la chrétienté occidentale et latine, la chrétienté orientale et grecque, l’islam sunnite ou chiite. Cette rencontre, souvent marquée par des confrontations, permet aussi les échanges et la connaissance réciproque, aussi paradoxal que cela puisse paraitre ! Les affrontements sont omniprésents, la tolérance réduite à de l’acceptation ou de la contrainte pour la majorité des Méditerranéens ; pourtant des rapprochements ont été possibles. Il ne faut donc pas opposer conflits et rencontres. C’est cette réalité complexe imbriquant le temps long et des évènements marquants, imbriquant des dynamiques à l’échelle méditerranéenne et des phénomènes locaux qu’il faut souligner … 

 

1. Trois civilisations autour de la Méditerranée…

On appelle civilisation l’ensemble des traits communs à un groupe d’hommes important. Ils peuvent être politiques, économiques, culturels, technologiques, moraux…  Pour la Méditerranée médiévale, les caractères qui permettent de différencier ces civilisations sont avant tout politiques et culturels, notamment religieux. Dans ces trois aires de civilisation, la religion y occupe une place déterminante dans l’organisation des Etats et des sociétés

 

 

Chrétienté occidentale

catholique

Chrétienté orientale

orthodoxe

Méditerranée musulmane

Religion

Monothéisme : christianisme, Ier s.

Monothéisme : islam, VIIe s.

Chef 

Pape (évêque de Rome) 

Patriarche(évêque de Byzance) 

Calife

Eglises 

Eglise hiérarchisée : clerc séculier (Evêque, prêtre) ; clerc régulier (moine) 

Non

Imam dirige la prière, les oulémas sont les spécialistes du Coran

Capitale religieuse

Rome 

Byzance

Damas, Bagdad

Lieu de culte 

église

mosquée

Divisions territoriales

Empire romain germanique, royaumes chrétiens 

Empire byzantin (romain d’Orient)

Empire (califat), mais très vite morcelé

Rapport pouvoirs politique/ religieux

Empereur et rois, soutiens militaires de l’Eglise, soumis au pape et évêques, contestent souvent la suprématie des clercs 

Empereur, tout puissant, choisi par Dieu pour gouverner les hommes

Calife, successeur du prophète, assure la direction religieuse et le gouvernement des hommes. Mais pouvoirs vite contestés

Langue 

latin

grec

arabe

Obligations religieuses

Le baptême, le mariage, la confession, la messe avec la communion, la prière, l’aumône…

Les « 5 piliers » : réciter la profession de foi, ramadan, pèlerinage, l’aumône … 

  

Notons qu’un 4e groupe religieux tient une place importante autour de la Méditerranée : les juifs. Disséminés autour de la mer, dominés dans les terres chrétiennes et musulmanes, ils possèdent néanmoins une grande vitalité économique et culturelle. Le judaïsme est le premier des trois grands monothéismes, apparu au 1er millénaire av. J.-C. au Proche-Orient, il influence les deux autres à leur création. 

Ces civilisations ne forment pas des groupes homogènes, elles sont divisées, morcelées et connaissent des dynamiques importantes au Moyen Âge central (1000-1300).  

 

2. … divisées, morcelées et en mouvement…

Sur le plan religieux, ces aires de civilisation sont divisées. 

La première division concerne l’islam. L’islam se divise très vite après la mort du prophète Mohamed au VIIe s. en une multitude de branches. Mohamed a eu plusieurs femmes et concubines, mais aucun héritier mâle, ce qui va compliquer sa succession. De sa première femme a survécu une fille, Fatima, mariée à Ali, qui lui donne ses deux seuls petits fils. Hafsa et Aïcha, deux autres femmes, filles des compagnons proches du prophète, vont s’allier pour écarter Fatima et Ali. De cette rivalité va naître la grande division entre chiites (partisans de Fatima et Ali) sunnites (partisans d’Abu Bakr et Omar, pères d’Aïcha et Hafsa). A la défaite d’Ali, le califat revient aux sunnites, les imams dissidents forment les autres branches actuelles du chiisme : les zaïdisme, Ismaélisme, alaouisme…. Enfin, le kharidjisme, et l’ibadisme, quant à eux, forment des branches à part de l’islam… Les sunnites sont les plus nombreux et ont ajouté au Coran les hadits, les paroles et les actes de Mohamed. Leurs ajouts et interprétations forment la Sunna, « la tradition », et la Loi islamique, la Charia. Tous ces courants ont une lecture et une interprétation plus ou moins rigoureuse du Coran. 

La chrétienté est, elle aussi, divisée en plusieurs Eglises, souvent autonomes en raison de l’isolement de certaines depuis l’expansion de l’islam au VIIe s. Des communautés chrétiennes existent en Egypte (Coptes), en Syrie-Palestine, en Arménie et en Mésopotamie. Leurs différences portent autant sur la langue que sur la croyance, notamment en ce qui concerne la nature humaine ou divine du Christ (Jésus ressuscité), et de sa mère Marie. Ces différentes communautés chrétiennes existent encore aujourd’hui… La rupture majeure au sein de la Chrétienté concerne surtout les catholiques et les orthodoxes, deux Eglises nées du schisme de 1054. Les chrétiens d’Occident et d’Orient ont évolué différemment depuis la fin de l’Empire romain, les différences linguistiques et l’instabilité politique en Italie ont affaibli le poids de l’évêque de Rome, le pape. Les chrétiens d’Orient, au contraire, bénéficie de la stabilité de l’empire byzantin. Mais en 1054, la papauté veut reprendre sa place à la tête de la chrétienté et envoie une ambassade à Byzance pour resserrer l’alliance entre le pape et l’empereur byzantin. Mais les quiproquos, les egos et les divergences politiques et religieuses conduisent à une rupture définitive entre les chrétiens d’occident (catholiques) et les chrétiens d’orient (orthodoxes). Cette rupture existe toujours… 

Les divisions concernent aussi les territoires politiques. Le califat n’est pas parvenu à rester uni, notamment lors des changements dynastiques et des rivalités de pouvoir. Au début de l’an 1000, trois califats concurrents se disputent la terre d’islam : le califat omeyyade de Cordoue (929-1031), le califat chiite fatimide du Caire (909-1171) et le califat abbasside de Bagdad (750-1258). Ces trois califats sont eux-mêmes très fragiles, car souvent en guerre. Or les gouverneurs et chefs d’armée, les émirs, n’hésitent pas à menacer l’autorité califale et à se constituer des territoires autonomes : les émirats. Ainsi, le califat de Cordoue disparait en 1031 et laisse la place à des émirats concurrents, les royaumes de taifas. L’unification de l’Espagne n’est opérée à nouveau que sous les dynasties berbères africaines des Almohades et des Almoravides aux XIIe et XIIIe s. Le califat abbasside, quant à lui, a une autorité qui ne dépasse plus la basse Mésopotamie et la Perse. 

Les terres chrétiennes occidentales catholiques sont également morcelées, l’unité religieuse n’empêche pas les conflits entre les princes chrétiens. Les relations entre les souverains et la papauté sont également compliquées car les évêques appartiennent aux grandes familles aristocratiques et sont souvent des seigneurs. Les rois et empereurs souhaitent garder leur emprise sur ce clergé, lequel doit également l’obéissance au pape. Aussi l’investiture des évêques et des abbés est souvent l’occasion de tensions entre les pouvoirs laïcs et religieux. Les papes tentent de réformer l’Eglise afin d’imposer des règles strictes aux laïcs (non clercs), de garder leur emprise sur le clergé et de réduire les conflits entre princes chrétiens. 

Ces aires de civilisation sont en mouvement. L’islam et l’empire byzantin ont atteint leur apogée aux IX et Xe s., les deux empires dominent successivement la Méditerranée. Le monde arabe entre en déclin au XIe s., le califat est morcelé, de nouveaux peuples musulmans non arabes s’affirment en Afrique –les Berbères- et au Proche orient –les Turcs. Les Byzantins contiennent les attaques des chrétiens Bulgares, alors que les Slaves de Russie se convertissent au christianisme orthodoxe, mais l’empire ne peut s’opposer aux Normands en Italie. C’est surtout l’Occident catholique qui est en expansion au XIe s., l’essor économique s’accompagne du renforcement des royaumes alors que l’Eglise étend son contrôle sur la société. Ces changements à l’échelle de toute la méditerranée entrainent de nombreux conflits.   

 

3. … au coeur d’affrontements de grande ampleur

 A partir du XIe s. des dynamiques expansionnistes accompagnent les oppositions et rivalités anciennes. L’ensemble du bassin méditerranéen est concerné. 

Dynamiques expansionnistes des Normands en Italie du sud et Sicile. Au début du XIe s. l’Italie du sud est partagée entre provinces byzantines et des cités-Etats indépendants. Des seigneurs normands affluent comme mercenaires, notamment pour lutter contre les musulmans fatimides présents en Sicile. Mais ces étrangers conquièrent des villes et se constituent des principautés que le pape est obligé de reconnaître en échange de leur protection. Forts de leur emprise territoriale en Italie du sud et en Sicile, les princes normands attaquent l’Empire byzantin. Mais l’intervention de Venise limite leurs ambitions territoriales. Une dynastie normande s’installe au cœur de la Méditerranée et obtient le statut de royaume en 1130 avec Roger II (1105-1154). Palerme devient la capitale d’un territoire aux populations marquées par les cultures grecques-byzantines, latines et musulmanes. 

Dynamiques expansionnistes des populations turques au Moyen-Orient. Les Turcs, peuples d’Asie centrale, sont présents en terre d’islam depuis les débuts ; D’abord esclaves, ils constituent ensuite l’essentiel des contingents militaires des califes (les mamelouks), leurs officiers constituant des dynasties. Mais au XIe s. d’autres nomades turcs islamisés représentent les premiers envahisseurs du califat abbasside : les Turcs seldjoukides. En 1055, ils pénètrent à Bagdad, obtiennent la reconnaissance du calife et s’imposent comme les défenseurs de l’islam sunnite contre les chiites fatimides. Ils vainquent les Byzantins, les Fatimides et constituent un vaste sultanat seldjoukide s’étendant du nord de l’Arabie à l’Asie centrale vers 1090. La menace qu’ils constituent pour les chrétiens est un élément déclencheur de la 1ere Croisade. 

Dynamiques expansionnistes des chrétiens occidentaux en Méditerranée orientale : les Croisades. Les Croisades sont un phénomène complexe qui conjugue ambitions politiques, recherche de débouchés, de richesses et motifs religieux. Le motif religieux est essentiel pour comprendre pourquoi des milliers de chrétiens, combattants ou non, ont entrepris un pèlerinage armé vers la Terre sainte à partir de 1095. Pour les chrétiens, la prise de Jérusalem par les Turcs revêt une double signification : la ville est au cœur de la foi chrétienne, elle est le lieu de la Passion et de la mort de Jésus et celui de la Résurrection. Elle est aussi, selon la Bible, le lieu de l’affrontement final contre le Mal, l’Antéchrist, qui doit conduire à l’avènement de la Jérusalem céleste, c’est-à-dire le Paradis. Beaucoup de chrétiens pensent donc que la fin du monde est proche et que mourir pour Jérusalem est une façon de se sauver. La ville est prise avec une extrême violence par les croisés en juillet 1099 et des Etats chrétiens sont établis. Forcément, la reconquête de la ville par Saladin en 1187 est vécue comme un traumatisme spirituel considérable. 7 autres croisades vont se succéder entre 1146 et 1272, motivées par la reconquête des territoires peu à peu perdus. Sauf la 4e, en 1204, qui est détournée de son objectif initial, et conduit à la prise et au saccage de Byzance, la capitale de la chrétienté orthodoxe.

Accélération de la Reconquista en Espagne. Les conflits entre chrétiens et musulmans sont anciens (dès le VIIIe s.). La fin du califat omeyyade et la division des Taifas est l’occasion pour les souverains espagnols de reprendre la conquête. Le processus est long car les rivalités sont nombreuses, la quête du pouvoir et de la richesse sont les véritables enjeux et conduisent parfois à des alliances entre princes de confessions différentes. L’exemple du Cid, Rodrigo Diaz de Vivar (1043-1099) l’illustre parfaitement : il est mercenaire du roi Alphonse VI avec lequel il reconquiert Tolède en 1085 ; il n’hésite pas à se retourner contre lui et à s’allier avec l’émir de Saragosse, avant de se réconcilier avec le roi ; enfin, il conquiert Valence et se proclame souverain de la ville et pratique une politique opportuniste jusqu’à sa mort. Les offensives des berbères des Almohades et des Almoravides n’entravent que provisoirement la Reconquista. La défaite des Almohades à la bataille de las Navas de Tolosa en 1212 annonce la fin de l’Espagne musulmane, Cordoue et Séville sont conquises en 1236 et 1248. A la fin du XIIIe s., les musulmans ne conservent plus que la région de Grenade et d’Almería.  

L’intensité des affrontements s’explique par le poids de l’idéologie développée pour justifier la guerre. Les croisades en Orient et en Espagne sont des entreprises qui associent religion et politique. Dès le XIe s., les papes accordent des indulgences (rémissions des péchés) à ceux qui partent se battre en Espagne et usent de leur influence pour obtenir l’alliance des royaumes espagnols contre les musulmans. Les évêques espagnols n’hésitent pas à participer eux-mêmes aux batailles, comme l’archevêque de Tolède à la bataille de Las Navas de Tolosa. L’appel à la croisade des papes à la fin du XIe s. et au début du XIIe s. relance le concept de guerre sainte, une guerre menée au nom de Dieu, approuvée et menée par l’Eglise. L’acte de la guerre devient une expression de la foi, la violence est légitimée, pardonnée et le Salut est assuré pour celui qui meurt au combat. La guerre sainte s’applique contre les juifs, les musulmans, mais aussi contre les chrétiens orthodoxes ou les hérétiques. L’idée de guerre sainte conduit à la naissance, partout en Europe, d’ordres militaires, des laïcs combattants respectant une règle, placés sous la protection de l’Eglise (les Templiers, les Hospitaliers…). Les musulmans, divisés lors des premiers affrontements, se ressaisissent et organisent le djihâd, la lutte armée au nom d’Allah pour chasser les Occidentaux de Palestine. Ce combat devient une obligation pour les croyants et des prédicateurs diffusent l’appel au djihâd. Aussi, autour de la Méditerranée, dans la seconde moitié du XIIe s et au XIIIe s., les comportements se radicalisent et les minorités religieuses en sont souvent les premières victimes.

 

4. Des affrontements qui n’empêchent pas les rencontres et les échanges

 Des communautés chrétiennes, musulmanes et juives ont coexisté, la nature de leurs relations dépendant du bon vouloir des dominants et du contexte géopolitique. Globalement, sous domination musulmane, les chrétiens et les juifs ont pu continuer à pratiquer leur religion, celles-ci étant reconnues comme religions du Livre. Ils bénéficient d’un statut de protégés, les dhimmis, mais ne pouvaient prétendre à l’égalité juridique et devaient payer un impôt. Beaucoup se sont convertis pour ne pas avoir à supporter une lourde fiscalité. En Espagne, une forte communauté chrétienne perdure, les Mozarabes. Si elle demeure chrétienne, elle adopte la langue et les codes artistiques arabes. Il existe des communautés chrétiennes arabisées en Afrique du Nord et en Sicile, elles seront des intermédiaires entre le pouvoir chrétien et les musulmans au moment de la reconquête. La situation des Mudéjars, les musulmans sous domination chrétienne en Espagne, est quant à elle moins favorable, beaucoup se sont révoltés ou ont émigré dans Al Andalous. Finalement, à la fin du XIIIe s., la situation des juifs et des musulmans s’est fortement dégradée dans les terres reconquises d’Espagne. 

Des souverains et des clercs chrétiens des XIIe et XIIIe s. ont encouragé les échanges culturels et la production d’œuvres associant les différentes cultures. D’abord en Sicile, où les souverains normands Roger II (1130-1154), Guillaume II (1166-1189) et l’empereur Frédéric II (couronné roi de Sicile en 1198) sont des princes ouverts aux cultures arabe et byzantine, n’hésitant pas à s’entourer de savants et de lettrés non chrétiens. Ils ont érigé des monuments associant architecture normande, décors arabes et byzantins (Chapelle palatine de Palerme, abbaye de Monreale), ils ont fait de Palerme un centre de traduction d’ouvrages grecs et arabes et un centre de production scientifique avec le géographe arabe Al Idrissi  (vers 1100-1165) qui réalise une carte du monde connu, ou Leonardo Fibonacci qui introduit en Europe les chiffres « arabes » (y compris le 0).  Mais aussi en Espagne, où les rois de Castille, Alphonse VI et Alphonse X font de Tolède un important centre de traduction où se retrouvent Mozarabes, juifs chassés d’Al Andalous et lettrés occidentaux. Alphonse Vi se définit comme « empereur des deux religions », il épouse la fille d’un émir et accorde l’autonomie administrative aux musulmans de Tolède. Cependant beaucoup se convertissent et intègrent la communauté mozarabe. Par la suite, la tolérance est toute relative, les musulmans doivent quitter la ville et des pogroms apparaissent contre les juifs. C’est pourtant à Tolède, où se côtoient des lettrés de différentes cultures, qu’est traduit le Coran au milieu du XIIe s. à la demande de l’abbé de Cluny, Pierre le Vénérable. Mais aussi des ouvrages des philosophes grecs (Aristote, Platon), des savants grecs et arabes (Euclide, Galien, Abulcassis, Al-Khwarizmi, Avicenne… Doc 1 p. 80). Ce travail de traduction se déroule au moment où Al Andalous connait un nouveau dynamisme culturel avec les médecins musulman et juif Avenzoar, Maimonide, et surtout le médecin-philosophe Averroès (1126-1198).  Ce dynamisme s’estompe avec la conquête et le fanatisme religieux des Almohades. Tolède est aussi le lieu d’une production artistique originale, mélangeant les influences arabe, wisigothique et romane (église Santo Tomé de style mudéjar)   

Enfin les échanges économiques ont toujours beaucoup compté autour de la Méditerranée. La mer est un carrefour, le contrôle des comptoirs et des routes commerciales y est donc un facteur important des dynamiques politiques. Princes latins, byzantins et musulmans s’entendent pour protéger les routes et assurer la libre circulation des caravanes, des accords étaient conclus entre les cités marchandes d’Europe occidentale et les Etats d’Orient pour l’obtention du droit de commercer dans les comptoirs. Au contraire, la coupure des routes commerciales ou l’éviction des marchands des comptoirs étaient un motif de conflits. A la fin du XIIe s., les Vénitiens, mal vus, sont expulsés de Byzance ; ils n’hésitent pas à détourner la 4e croisade vers la capitale byzantine pour y rétablir leur suprématie commerciale en 1204.     

 

Récit écrit à partir de sources diverses : Ch. Picard, le monde musulman du XIe au XVe s. Sedes, 2000 ; L’Histoire, n° 157, 378, 435 ; Collection de L’Histoire, n°4, 80 ; L’Histoire de la Méditerranée, Le Monde, La Vie HS, 2019 ; D. Cariou, La Méditerranée au XIIe s., Que sais-je ? PUF, 1997.    

La Méditerranée médiévale : espace d’échanges et de conflits à la croisée de trois civilisations.  Un récit pour les experts
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D
la libre circulation des caravanes
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F
tout dans le cinéma, tout par le choix du réalisateur, cependant ?